Cette quatrième tribune sera l’occasion de revenir sur les enjeux d’un nécessaire agrandissement dans nos façons de faire monde : comment participer à une forme de réenchantement de l’Occident post-capitaliste sinon en réhabilitant les formes de la transe et des savoirs qu’elle apporte avec elle ? Voilà l’hypothèse que défend Jean-Louis Tornatore dans son dernier ouvrage Pas de transition sans transe publié chez nos voisins des éditions Dehors, pour accompagner le développement d’autres arts de l’attention comme de celles et de ceux qui en sont dignes. Autrement dit, comme le formule notre invité, l’enjeu est de parvenir à faire « revenir la transe à la maison » : chercher les passages secrets entre visible et invisible pour se relier à des pratiques, des savoirs, des techniques qui ici et là – en Corrèze comme ailleurs – n’ont pas manqué de célébrer le pouvoir-du-dedans et ses puissances spécifiques. Entrer en transe, une invitation tout autant qu’une incantation pour ouvrir cette année sur d’autres voies et d’autres pistes.

Anthropologue, professeur émérite à l’université de Bourgogne, Jean-Louis Tornatore est chercheur associé à l’Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain. Il travaille à déconstruire la catégorie de patrimoine « devant » l’Anthropocène. Il a co-initié en 2017 un atelier d’écologie politique engagé dans une approche critique et spéculative des transitions.