Musique
Awa
Ce pourrait être une jolie réponse à la nostalgie-poussière de Léo Ferré, bramant Avec le Temps. Tout s’en va, oui, rétorque Awa. Mais avec Soul, autorité et finesse, Marième Sow chante et règle son compte aux regrets. La chanteuse, multi-instrumentiste et conteuse prête son visage à Awa, quatuor, où clavier, basse et batterie viennent soutenir les escapades fredonnées. Awa, alors, se lève et s’élève au-delà de la production actuelle, la tête au classique, le coeur au jazz. Fragilité vibrante, sensibilité pudique, vitalité impeccable. Revenue d’un Mexique où elle a laissé un peu d’elle, revenue de ces errances où l’on se retrouve étranger·e parmi les siens, Awa a décidé de ne plus attendre et de repartir en poésie, en terrain conté. Marième avance, Awa avance et nous entraine à sa suite. Suite grand luxe, les chansons jazz-soul du quatuor. Vivifiantes toujours, réconfortantes au besoin, dépaysantes à l’envi. Tout s’en va, et reste qui voudra.