Un vent qu’on imagine polaire souffle sur la scène, où trône un bloc de glace brute. Une femme-lutin surgit des temps glacés. Ses os craquellent, ses gestes semblent mécaniques. Puis vient le temps des flocons, de la pluie et des vapeurs nuageuses, la danse gagne en fluidité, coule tel un torrent joyeux. En gestes précis, bascules atmosphériques et grimaces théâtrales, Nathalie Pernette – ici chorégraphe et interprète – construit un solo explorant tous les états de cet élément ô combien vital et précieux. La bande son n’est pas pour rien dans cette sensation d’immersion totale : clapotis, giclées et plongeons guident le vocabulaire de la chorégraphe qui a voulu symboliser sur le plateau ce caractère si changeant et imprévisible de l’eau douce, des glaciers menacés aux torrents des premiers dégels. Une ode à la nature autant qu’un doux retour en enfance.