Comment le vent vient à l’oreille ? Répondre à cette question-titre, c’est sans doute témoigner d’un argument-monde : comment un orchestre apparenté jazz rencontre des acteurs de cirque. Comment ces deux-là conciliabulent, échangent et finissent par se fondre l’un en l’autre. Ce spectacle sonne les retrouvailles de Surnatural Orchestra avec Cirque Inextrémiste après la belle aventure d’Esquif, turbulente réussite. Pas moins de démesure, pas moins de carnaval sonore et trébuchant. Pas plus de solutions, pourtant, aux questions posées par un monde tournant sur cahots. Mais une utopie, solide et fière de sa fragilité. Joyeuse comme un cheval de bois un jour de pluie. Ce groupe d’individus ultra légers, pleins de récits et d’inventions est à pied d’oeuvre. Trompette en chute, grosse caisse sur trampoline. Corps en amont, joie en aval. À ne plus savoir si c’est le cirque qui bat le tambour ou la musique qui cabriole, ultra légère elle aussi, dans la brise actuelle.