Au sens propre comme au figuré, la compagnie La Ruse a décidé de prendre son pied. Plus question de cacher ces indispensables compagnons de marche au fond de chaussures étriquées, ni de les oublier sous prétexte qu’ils seraient à l’exact opposé de notre cerveau. Ils se retrouvent dans cette pièce en li-ber-té, et diablement réhabilités ! Sans complexe, les deux danseuses à la souplesse enfantine les portent à la bouche, activent leurs orteils ou s’ancrent au sol, plantes épanouies, pour mieux courir, sauter, jouer… Le tapis de danse immaculé ravive le bleu des salopettes et le chatoiement d’un tapis de fourrure multicolore. Dans ce joli mélange de musique, voix et lumières caressantes, le décor fait de cubes laisse même apparaître une sculpture-piédestale. Impossible, après cette inventive reconquête po(do)étique, de prononcer à nouveau ces mots : « bête comme ses pieds ».