Dans le sillage des réhabilitations féministes du travail de subsistance, invisibilisé ou délégué à d'autres par le travail domestique féminin et le colonialisme, Geneviève Pruvost explore dans Quotidien politique (La découverte, 2021) les alternatives écologiques et anticapitalistes d'aujourd'hui pour étayer l'hypothèse d'une refondation collective et radicale de la subsistance. Comment reprendre pied dans un monde matériel entièrement organisé autour de notre dépossession ? À rebours du confort appareillé et des promesses abstraites de la société de consommation, elle dresse le portrait d'une fabrique du quotidien révolutionnaire, proposant une autre organisation politique de la vie quotidienne et des rapports avec la nature, car en prise avec une communauté, un environnement et les vivants qui le composent. Voilà le programme de cette troisième tribune qui circulera entre les résistances paysannes, la réhabilitation des savoir-faire, les politiques de la désertion et les critiques écoféministes du capitalisme.

Sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux (EHESS). Elle est médaille de bronze du CNRS. Ses recherches actuelles portent sur la politisation du moindre geste et les alternatives écologiques. Elle a publié Profession policier, sexe féminin (Maison des Sciences de l’Homme, 2007), Penser la violence des femmes (co-direction, La Découverte poche, 2017), Des énergies qui soignent en Montagne limousine (co-direction, Maiade, 2021) et Quotidien politique. Féminisme, écologie, subsistance (La Découverte, 2021).