Boris Charmatz siffle et danse. Seul. Simplement vêtu d’une jupe-pagne. Jamais il ne cessera son mouvement et son sifflement, lancé dans un engagement physique et une maîtrise chorégraphique inouïs. Le chorégraphe, aujourd’hui à la tête du Tanztheater de Wuppertal (ex-temple de Pina Bausch), est sorti de l’hibernation pandémique avec ce solo somnolant où il décuple les chemins possibles entre la voix, le souffle et le geste dansé. Dans cet état d’entre-deux, où l’énergie le dispute à la douceur, sont reconnaissables chansons populaires et harmonies classiques – des Feuilles mortes à Vivaldi – qui font écho aux mémoires sensibles et intimes de chacun des spectateurs. En somnambule virtuose, Charmatz renoue avec l’essence de ce qui le tient depuis ses débuts dans les années 90 : explorer, inventer. S’aventurer du côté de l’inexploré. Il le fait une fois de plus, en un geste siffleur aussi simple qu’infiniment profond.

Dans la presse : 

"Le danseur-chorégraphe, Boris Charmatz, vient de créer Somnole, un solo où il se meut tel un dormeur incertain qui ne ronfle pas, mais siffle sans répit. Une autre prouesse à son actif."
L'Humanité - Muriel Steinmetz - 15 novembre 2021

"Somnole ouvre une nouvelle porte vers des imaginaires infinis, telle une invitation à se laisser porter par la présence de cet artiste habité. Dans un suspens, il offre une parenthèse d'une heure, une bulle de résistance au cœur de la course folle du monde"
La Croix - Marie-Valentine Chaudon - 22 janvier 2022