Apéro-Conversation
Tribune #2 : une littérature contre-hégémonique - ou ce que l'art peut faire
Avec Sandra Lucbert et Barbara Métais-Chastanier
Dans le sillage de Gramsci et de son invitation à élaborer des cultures contre-hégémoniques, Sandra Lucbert, autrice de littérature, trace depuis plusieurs années un sillon de pensée et d'écriture des plus inspirants : texte après texte , elle passe au scalpel la langue néolibérale, son régime de violence et de pulsionnalité pour mieux la mettre au jour et en révéler les rouages en s'attaquant aux violences managériales à France Télécom, à l'imaginaire de la dette publique, au scandale Orpéa dans les Ehpad. Ce faisant, Sandra Lucbert participe à nourrir les contre-feux de la riposte en créant dans la langue des figures nouvelles, des dispositions inédites capables de s'emparer à nouveaux frais des mondes sociaux, de les arracher au bégaiement des violences pour contribuer à ce qu'autre chose ait lieu - dans la littérature comme dans le monde social. Cette seconde rencontre sera donc l'occasion de mettre au travail ce que peut l'art, et en particulier la littérature, sur le front bien tangible de nos vies comme sur un plan plus symbolique.
Sandra Lucbert est autrice de littérature. Elle a notamment publié Personne ne sort les fusils (Le Seuil, 2019) et Le Ministère des contes publics (Verdier, 2021) et plus récemment encore Défaire voir - littérature et politique (Amsterdam, 2024). Elle a co-écrit un ouvrage avec Frédéric Lordon à paraître début 2025 à la Découverte. Chacune à leur manière, ces formes hybrides se proposent de démonter les mécaniques de ratification langagière par lesquelles les structures de la finance déréglementée démolissent tout un ordre social.