
Apéro-Conversation
Tribune #5 : Lutte des classes et féminisme : pourquoi ça passe (aussi) par l’assiette ?
Avec Nora Bouazzouni et Barbara Métais-Chastanier
On se souvient de Lévi-Strauss qui nous rappelait que ce qui est « bon à penser » est toujours « bon à manger ». Et réciproquement. On se souvient aussi de ce slogan, faussement attribué à Rousseau : « Manger les riches », comme une invitation à relier plus directement pratiques alimentaires et lutte des classes. C’est sans doute pour amplifier ces dynamiques que Nora Bouazzouni passe nos assiettes à la loupe des stéréotypes de genre et des rapports de classe. Comment notre alimentation nous tend-elle un miroir où se reflètent les faits sociaux ? Comment ce que nous mangeons est-il instrumentalisé par l’industrie alimentaire et organisé par les classes dominantes selon des logiques de distinction ? Nous invitant à observer nos habitudes alimentaires, tant comme pratique culturelle et sociale, que comme pratique mondialisée et marchandisée, Nora Bouazzouni met en lumière les effets genrés de notre alimentation mais aussi l’organisation de la pénurie qui préside à l’exploitation des classes laborieuses. La lutte des classes : une lutte des casseroles ? Pensée en dialogue avec SAFE - collectif de Soutien aux initiatives Féministes et Écologiques - qui proposera un temps d'échange dans le sillage de la rencontre, cette tribune nous fera cheminer des festins des ministres en passant par les burgers ou par l’accaparement des terres.
Nora Bouazzouni est journaliste indépendante, autrice et traductrice. Elle travaille principalement sur les séries, l’alimentation et le genre, à travers des articles, vidéos et podcasts. Elle a publié trois essais, Faiminisme– Quand le sexisme passe à table (2017), Steaksisme – En finir avec le mythe de la végé et du viandard (2021), et aux éditions Nouriturfu.